mardi 17 décembre 2013

Législatives Mali : Caritas Mali salue une élection démocratique mais déplore le faible taux de participation

La mission d’observation électorale de Caritas Mali (MOECM) a organisé ce matin au centre Djoliba de Bamako une conférence de presse sur sa mission d’observation du second tour des élections législatives du dimanche 15 décembre 2013. Pour superviser les élections Caritas a déployé sur le terrain 200 observateurs dans 36 circonscriptions électorales. Les observateurs de Caritas Mali ont observé le vote dans 585 bureaux de vote. Une plate forme virtuelle mise en place par Caritas Mali a permis de centraliser, analyser et traiter, à temps réel, les données et informations venant des équipes d’observation. 

Ce matin, dans le discours de bienvenue à l’assistance venue en masse, Mr Théodore Secrétaire Général de Caritas Mali, a d’abord rappelé le fondement de cette nouvelle mission de la Caritas qui trouve sa justification "dans sa mission d’œuvrer pour la justice, la paix et la dignité humaine selon l’enseignement de la doctrine sociale de l’Eglise".

Pour Caritas Mali, l’événement majeur de ce deuxième tour aura été le comportement honorable des électeurs qui ont voté dans le calme même si le taux de participation a été trop faible. "Les résultats des 1er et 2ème tour viennent nous rappeler justement la nécessité d’une relecture des textes électoraux, une redéfinition de la charte des partis politiques et à la mise en place des programmes de formation et d’information civique et d’éducation à la citoyenneté" a précisé Mr Togo. Parlant des défis, le secrétaire général de Caritas Mali a appelé tous les acteurs à participer à la formation des électeurs. Il s'agit "d'une formation technique et humaine aboutissant à la participation citoyenne et à toutes les étapes du processus"

Dans la déclaration rendue publique par la voix de Mr Gaston Goro, Chargé de Communication de Caritas Mali, la mission d’observation électorale de Caritas Mali a noté des améliorations substantielles dans l’organisation du scrutin. La Mission a aussi relevé quelques insuffisances qui, cependant, ne sont pas de nature à entacher la crédibilité des opérations électorales notamment "le léger retard de certains agents électoraux, l’absence de listes électorales dans certains bureaux de vote, les cas d’intimidation et de tentatives de fraude par les équipes de mobilisation des partis politiques,…"
L'organe de la pastorale sociale de l'Eglise Catholique au Mali déplore entre autres, "le faible éclairage rendant le dépouillement pénible dans certains bureaux de vote, le non respect des dispositions de l’article 96 de la loi électorale relatives à l’affichage du récépissé des résultats devant le bureau de vote et la remise d’une copie du récépissé dûment signé à chaque délégué de parti politique de candidat ou de liste de candidats". 
Caritas Mali exhorte les organes de gestion des élections au respect scrupuleux de la neutralité et de l’égalité des candidats tout au long des opérations de dépouillement et de proclamation des résultats.
Hormis la supervision, Caritas Mali a aussi mené d’autres activités de soutien au dispositif en participant à l’information, à la formation et à la sensibilisation des citoyens durant le processus électoral. 
Caritas Mali remercie tous ceux qui de près ou de loin ont permis la réalisation de sa mission. Elle remercie l’ensemble des observateurs nationaux et internationaux qui de part leur présence dans les circonscriptions électorales "ont fortement contribué à réduire les dysfonctionnements et les irrégularités susceptibles d’entacher gravement le succès du scrutin. Ce faisant, ils ont contribué fortement à crédibiliser le processus électoral". 
Après la déclaration, les échanges avec les journalistes ont permis de partager les préoccupations de Caritas et les pistes de solutions qu'elle propose pour une meilleure participation citoyenne aux élections. Caritas exhorte à un travail commun pour amener les citoyens à voter massivement, il faut leur permettre de comprendre les enjeux. Il faut réduire le déficit de culture démocratique. Le citoyen doit pouvoir se servir du vote pour atteindre le changement que lui-même souhaite. Pour elle, ce travail est une cause commune et tous les acteurs doivent y contribuer. "Caritas va demeurer témoin et conseillère" précisera le Vicaire Général de l'Archidiocèse de Bamako le P Jean Marie Traoré, en réponse à un journaliste qui voulait savoir la suite de l'engagement de Caritas dans ce processus. 
Enfin Caritas Mali exprime sa profonde gratitude à la Conférence Episcopale du Mali et à ses partenaires Catholic Relief Service (CRS), Caritas au Sahel, Secours Catholique France, pour leur soutien moral et financier. 

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